
Amandine, 25 ans, a couru son premier marathon dans sa ville, à Paris, le 17 avril 2019. Elle revient sur cette épreuve, accompli en 4h44, et son après.
Comment t’étais-tu préparée à ton premier marathon ?
J’ai suivi un programme de 12 semaines, créé par une amie coach sportive. Je devais aller courir 4 fois hebdomadaire. Deux des séances étaient consacrées au fractionné, une sortie de 1h qu’on dit « à la sensation » et une sortie longue le week-end. Puis une à deux fois par semaine, une séance de renforcement musculaire à la salle de sport. C’est hyper important, surtout pour une femme.
Pourquoi ?
Heu… Ben on peut se faire pipi dessus, littéralement. Quand tu cours, tu subis un impact, le poids de la gravité… Dans les cas les plus extrêmes, tu peux subir une descente d’organes. C’est le côté sombre de ce sport.
Et toi, as-tu eu des séquelles ?
Le lendemain, je me sentais plutôt bien. J’avais de petites courbatures mais rien d’exceptionnel. C’était surprenant. C’est là où je me suis dit que mon corps était bien préparé. Le problème, ça a été ma récupération. On parle beaucoup de l’entraînement avant mais pas assez de l’après. Je ne me suis pas bien reposée, j’ai enchaîné par d’autres courses sans trêve. Un 10 kilomètres puis un semi-marathon. Et j’ai commencé à avoir des crampes au ventre… Jusqu’à ce que je me mettes à saigner, comme des règles abondantes. J’ai consulté et le médecin m’a dit que c’était lié à l’effort du marathon.
On entend des histoires selon lesquelles des filles se font pipi dessus dès qu’elles contractent un peu trop leur ventre ou qui saignent un peu. Mais ça ne doit pas durer des semaines et des semaines. En fait, comme je saignais beaucoup, mon endomètre ne se gonflait plus assez de sang pour générer mes règles. Ce qui a endommagé un de mes ovaires. Ce n’est pas grave mais ça fatigue, parce que tu perds du fer. J’ai du prendre des compléments alimentaires. J’ai bientôt rendez-vous chez le gynécologue pour faire un bilan.
Malgré cette épreuve, voudrais-tu refaire un marathon ?
Bien sûr. C’est magique. Ca procure une vraie fierté. J’avais jamais ressenti ça avant. Et puis tu dis que tu es marathonienne. C’est fort. Je n’en referai pas tout de suite parce que l’entraînement et la récupération sont très longs, mais j’en referai un oui. J’aimerais bien New-York, Londres, Berlin…
Pourquoi uniquement des capitales ?
Un marathon c’est du bitume, c’est long, c’est droit, c’est plat. Il faut donc chercher une ambiance, un gros public. Il faut qu’il y ait de belles choses à voir sur le parcours… Pour que ça passe plus vite.
Propos recueillis par M.Belliot