
Le « Running yoga » est un concept développé en 2017 par Pascal Jover et Bénédicte Opsomer, tous deux grands coureurs et yogis. Depuis, des ambassadeurs sont formés partout en France pour transmettre cette pratique. Martine Mahieu l’enseigne à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne (94). Membre de la Fédération française d’athlétisme, coureuse elle-même, elle entraîne des sportif à l’Azur olympique Charenton depuis 10 ans. L’an dernier, elle est devenu ambassadrice de « Running Yogis ».
En quoi le yoga aide-t-il les coureurs ?
Le Running yoga se compose d’étirements et de renforcements musculaires. Il améliore la pratique de la course à pied, tant sur la performance que sur le bien-être, la récupération et la prévention des blessures. On se base sur les postures pré-existantes du yoga adaptées au schéma corporel du coureur étudié selon une analyse biomécanique de la foulée. Les séances se déroulent en deux temps : une session de yoga en salle et une mise en application de 15 à 30 minutes en course.
Que fait-il travailler ?
Les membres inférieurs mais aussi le bassin, les épaules, le dos, les points d’appuis sous la voûte plantaire et le périnée. Ce dernier est souvent négligé. Il est pourtant essentiel pour muscler le bassin, le remonter, ne pas se cambrer. Car ce qui est important en course à pied c’est d’être bien aligné. Avec le yoga, on cherche sans arrêt à questionner la posture de son corps. Ce qu’on applique ensuite pendant l’effort. Et ça fait économiser beaucoup d’énergie.

© Maïlys Belliot
En quoi est-ce différent d’une séance de renforcement musculaire à la salle de sport ou une séance de gainage à la maison ?
En fitness, on s’active et on essaie de respirer comme on peut. Au yoga, chaque mouvement se fait au fil du souffle. La posture de la chaise par exemple, qui est une posture classique d’équilibre, peut être travaillée en profondeur en remontant en fonction de l’expiration. Cela permet de ne pas se blesser. Une bonne respiration est à intégrer ensuite dans les mouvements de la course.
À quelle fréquence faut-il pratiquer le « running yoga »?
L’idéal est de le faire une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines. Il faut répéter car le cerveau a besoin de s’entraîner pour intégrer les gestes afin que ces derniers deviennent naturels, automatiques. Et même quand on pense que c’est acquis, des rappels sont nécessaires.
En quoi le running yoga peut aider pour un premier marathon ?
Les cours sont ouverts et pourront être bénéfiques à tous types de coureurs. Quand on veut courir un marathon, il est intéressant de faire un entraînement croisé. En associant par exemple, la course à pied avec la bicyclette ou la natation… Là, le yoga va permettre de mieux récupérer ces séances. Il aide aussi à travailler le mental. Au yoga, on apprend à repousser ses limites grâce à la respiration. Au marathon, une grosse partie de la course se fait au mental car elle nécessite de repousser ses limites. Le yoga aidera donc à mettre de côté les pensées négatives que l’on peut avoir en pleine course. C’est une sorte de médiation.
Propos recueillis par M.Belliot